vendredi 17 juillet 2009

Hortefeux aux préfets : « Vous êtes priés de ne pas communiquer sur les incidents du 14-Juillet.»

Des centaines de voitures brûlées...

« Vous êtes priés de ne pas communiquer sur les incidents du 14-Juillet» : tel est l’ordre que le ministère de l’Intérieur a donné aux préfectures, lesquelles, en conséquence, renvoient systématiquement vers ce dernier quand les médias s’adressent à elles pour connaître les chiffres officiels sur les violences ethniques qu’ont connues les banlieues pendant les nuits des 13 et 14 juillet.

Quant au ministère, il se contente de parler de « nuits relativement calmes », évoquant seulement « quelque 500 véhicules incendiés » durant la nuit du 13 au 14. Pour la nuit du 14 au 15, c’est le black-out complet : « Les chiffres ne sont pas disponibles pour l’instant» , répond-on Place Beauvau.

Pour Le Progrès de Lyon : « A la préfecture du Rhône, impossible d’obtenir la moindre information sur les violences urbaines qui ont pu (sic) émailler la nuit du 13 au 14 juillet dans le département. D’ailleurs, la consigne du ’silence radio’ a été donnée aussi bien aux pompiers, qu’à la police ou à la gendarmerie.»

L’Union, à Reims, dénonce également l’attitude des autorités : « Hier matin, chaque journaliste de L’Union-L’Ardennais venu aux nouvelles de la nuit, petites ou grandes, auprès des sapeurs-pompiers a eu droit au même discours: ‘Aucun incendie’.» « Gendarmes et policiers ont confirmé» , écrit le quotidien. « En fait, la vérité est tout autre. Certains de nos interlocuteurs nous l’ont avoué à voix basse : ‘On ne peut rien vous dire sur les incendies. Nous avons reçu des consignes’» . Même notre éminent confrère Le Monde s’est vu opposer un mutisme total de la part des préfectures, qui ont évoqué des « instructions ministérielles» .

Le ministère de l’Intérieur semble avoir retenu la leçon de précédentes nuits de débordements ethniques. Au matin du 1er janvier 2007 par exemple, la Direction générale de la police nationale (DGPN) évoquait 397 voitures incendiées. Or Europe 1, après avoir appelé systématiquement les préfectures pour vérifier le décompte officiel, en avait comptabilisé 683. Même scénario le 1er janvier 2008 : 372 voitures incendiées pour la DGPN, contre 746 pour Europe 1. Face à ces statistiques, le ministère avait dû corriger son bilan, reconnaissant finalement 878 incendies. Les « instructions» qui viennent d’être données aux préfectures interdisent désormais ce type de vérification.

« Chiffres officiels » de l’Intérieur, de l’Insee, de Pôle Emploi, de l’Ined et compagnie ? Non merci…


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